La confiance en soi est la clé de tout dans la vie, elle intervient dans notre rapport à nous même, en société, au travail et dans notre sphère personnelle. Avoir confiance en soi et un gage d’épanouissement. Mais dans une société en recherche de performance où le potentiel de carrière est fluctuant, où les agressions morales et psychologiques sont nombreuses, il est difficile de toujours bien se maitriser. Les bienfaits et les vertus du coaching en vue de parvenir à cet équilibre si nécessaire à une bonne représentation de soi même ne sont plus ç démontrer. Mode d’emploi.
Comment bien se vendre ?
Pouvoir se promouvoir requiert avant tout la capacité de bien se vendre. Et pour cela, il faut déjà avoir une bonne estime de soi. Mais ce n’est pas toujours une mince affaire, car avoir le parcours académique impeccable, être agréable physiquement ne suffisent pas ! C’est avant tout une question d’état d’être.
Bee WELL s’est entretenue avec le Docteur Jacques Fradin à ce sujet et s’est reposé sur son ouvrage sorti en 2008 ( aux éditions Eyrolles, l’intelligence du Stress)
Entretien :
La confiance elle s’acquiert comment ?
Cet état d’être découle de plusieurs choses : c’est tout un apprentissage sensoriel, moteur et social qui n’a rien à voir avec le psychologique. « Il faut être assez libre pour se jouer soi même » explique le Dr Jacques Fradin de l’IME. Cette aisance naturelle qui fait que l’on est bien dans sa peau c’est avant tout une question de « théâtre ». Il s’agit véritablement de se jouer la comédie et cela nécessite un véritable travail sur soi « le naturel c’est en fait de l’artificiel qui est tellement bien travaillé et intégré que cela ne se voit plus » !
Quelle est la recette ?
Il faut donc beaucoup de pratique et de liberté et surtout pas de sanctions en cas d’erreur. Pour bien se promouvoir, il faut être à l’aise et avoir un bon rapport avec soi même.
La confiance en soi n’est pas une question de volonté
Au premier degré non. Car ce n’est pas de même nature, on ne développe pas la confiance sensorielle par de la volonté. Mais par contre la volonté est tout à fait nécessaire pour créer les conditions afin de dépasser les blocages, comme les moqueries la peur du ridicule.
Si la motivation reste vitale elle n’est pas suffisante.
Un travail sur soi en somme ?
C’est la dimension d’aisance avec nous-mêmes qui importe et le dépassement de tout ce qui nous a fait honte par le passé. La peur de nous et des autres. Il faut dépasser la barrière de l’image sociale qui nous empêche de prendre le risque d’être nous-mêmes.
Développer l’estime de soi c’est un peu un travail de plombier, il faut travailler sur soi, enlever les « bouchons » que sont la honte le ridicule et la peur. Tout ce qui en somme nous empêche de nous exprimer
Le miroir de la société est il déformant ?
Quel est le miroir que nous reflète la société ? Est-il fidèle à ce que nous sommes et où devons être ? A première vue il nous rend service car il nous confronte à notre enfermement. A travers cette représentation de l’autre et de ce que nous pensons qu’il attend de nous, nous pouvons passer de l’image enrichissante à l’enfermement dans l’image.
Il faut se protéger de ceux qui peuvent abuser de « cette image » car la notion d’image met en grande partie en avant la honte, la peur du ridicule, la culpabilité ou la relation à l’autre qui tourne mal. Tous ces paramètres entrainent de véritables blocages sociaux.
Faut-il se déconstruire pour mieux reconstruire son image ?
La plupart du temps la réponse est de même nature que le problème. Car l’estime de soi c’est la conséquence d’expériences sociales et émotionnelles différentes qui entrainent une distorsion cognitive. La cause est simple elle est d’abord une relation affective ou un rapport de force qui a mal tourné. La réponse est donc de même nature que le problème, il suffit par exemple de faire un jeu de rôle pour comprendre ses effets. Par exemple on prend la peau de celui qui nous a fait mal et l’on se met ainsi dans un autre état émotionnel que celui de la victime, on est « l’offenseur »
Cette inversion des rôles ou jeu de rôle va nous permettre de solliciter différemment les structures cérébrales et cela pourrait agir comme une espèce d’antidote. Adopter une attitude miroir permet de jouer le rôle de l’agresseur pour sortir de la peau de l’agressé. Car ce qu’il faut retenir avant tout, c’est que l’émotionnel c’est une question d’équilibre entre le trop et le pas assez !
Faire face à l’inconnu aussi et prendre des risques ?
Aller au bout de ses peurs, de ses manques, de ses carences, de ses frustrations, permet de caricaturer, voire de dédramatiser. Cela donne l’impression quelque peu de maitriser ce qui n’est pas maitrisable. Ce « jeu » c’est une composante principale de la thérapie comportementale et émotionnelle. Elle ne se gère pas par des notions psychologiques car il faut une réponse émotionnelle comportementale et sociale de la même nature que le problème.
Entraînement intensif avec jeux de rôles employeur-employé, mise en situation concrète de dispositions qui dans la vie nous pose problème. C’est déjà un énorme pas de fait.
Allez au bout de ses limites ?
Comment se donner les atouts pour réussir carrière, trouver l’Équilibre personnel et professionnel ? Il faut d’ores et déjà adopter la bonne stratégie sachant que notre système nerveux est fait dans le sens de ce que l’on désire même si on est face à un échec. Il faut aller au bout de ses désirs de ce qu’on comprend de soi même dans un cadre réaliste. C’est la meilleure façon de nous débarrasser de nos peurs sociales.
Il faut aussi apprendre à gérer les rapports de force, travailler à moins de soumissions. C’est un véritable exercice de positionnement social. Il faut faire face, apprendre à ne plus être démuni.
Comment forger l’estime de soi ?
Remédier à la faible estime de soi est un travail de longue haleine. La moindre accumulation de perturbations peut faire basculer rapidement l’équilibre dans un sens ou un autre.
Face au deuil, au trauma comment réagir ? L’intelligence du Stress peut nous aider, explique le Dr Fradin. Il s’agit de solliciter « le pompier en nous » celui qui nous permet de nous en sortir. Faire que l’on est capable d’accepter les choses telles qu’elles sont, savoir trouver de la nuance, se dire que la situation n’est pas aussi dramatique. Il faut apprendre à prendre du recul, c’est l’intelligence adaptative ou préfrontale qui nous permet d’avoir la résilience si l’on veut la solliciter.
Comment surmonter le mal être ?
Six types d’attitudes peuvent nous aider à surmonter notre mal être :
La curiosité, la souplesse ou l’acceptation, la relativité, la rationalité, la capacité à assumer le risque de son opinion.
Toutes les décisions comportent des risques qu’il faut assumer et l’intelligence est toujours difficile face aux situations déplaisantes qui nous font souffrir.
Quand cela nous plait on est créatif et quand on est mal cela nous donne du stress.
Seul le changement d’attitude nous permettra de faire face à ce qui n’est pas maîtrisé. La somme des deux permettra d’améliorer notre mental et de gérer le reste en inventant et en s’adaptant quand on ne sait pas. Tout ceci est ce qui fait que l’on est intelligent face à la situation inconvenante et que l’on arrive à une certaine sérénité.
La femme a une plus faible estime d’elle-même que l’homme ?
Chez la femme quelles sont les manques, les défaillances, les atouts ? La femme est moins portée à l’estime de soi que l’homme car socialement, elle a une attitude de conciliation et va avoir à se mettre en position basse. C’est une attitude la plupart du temps intelligente, et on observe cela dans les entreprises où les chefs sont des femmes.
Les femmes aident toujours à trouver des solutions. Etre femme par définition et par nature permet d’être plus ouvert à l’autre. Le seul point négatif est que la femme est toujours fragile émotionnellement. Toutefois ce qu’il convient de retenir, c’est qu’aucune attitude ne résout tous les problèmes
« Une vie équilibrée, c’est faire tout et son contraire » explique Jacques Fradin qui ajoute que les difficultés d’une femme par rapport à l’estime de soi est autant un atout qu’un handicap.
Comment mieux vivre ses émotions ?
La femme gagnerait à plus développer des activités plus individualistes comme le sport, l’art etc
Tout comme l’homme, car elle ne le fait jamais naturellement et cela lui permettrait de développer sa capacité d’affirmation.
Ill est très important de se dire que les complexes que les femmes développent ne sont en aucun cas liés à la culture ou à la biologie. Car comme dirait Monsieur de la Palisse « le complexe est compliqué faisons donc plus simple » !
Il faut que les femmes assument leur différence et leur personnalité individuelle et sexuée. Il faut assumer les particularités. L’équilibre se trouvera dans l’ouverture et la capacité d’exister tout en faisant des compromis.